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Pénurie de maisons d'hébergement pour les jeunes travailleurs et travailleuses du sexe

Le vendredi 5 juin 2009

Chris Kitching, Sun Media

Le Manitoba manque de places d'hébergement pour les jeunes victimes d'exploitation sexuelle qui sont abandonnées par leur famille et qui veulent sortir de la rue, affirme un groupe d'experts.

Plusieurs maisons accueillent des jeunes, surtout des filles, mais une seule s'adresse tout particulièrement aux filles de moins de 18 ans qui travaillent dans l'industrie du sexe.

Ce centre administré par Ma Mawi Wi Chi Itata offre six places, mais sa liste d'attente est si longue que les filles doivent parfois patienter des années et devenir adultes sans jamais obtenir une place.

Depuis son ouverture en 2003, le centre a dû refuser 106 filles qui lui avaient été référées, souligne Jackie Anderson, coordonnatrice des prises en charge.

« Il faudrait vraiment beaucoup plus d'endroits pour accueillir ces enfants », a-t-elle clamé devant un auditoire d'une cinquantaine de personnes rassemblées au parlement.

Le centre a admis 46 filles en six ans pour des séjours allant de quelques jours à quelques années, explique Mme Anderson. Certaines arrivent à 13-14 ans. Elles peuvent rester aussi longtemps qu'elles le désirent jusqu'à l'âge de 18 ans.

Le centre offre des services de counseling et des leçons culturelles (ses pensionnaires sont souvent autochtones) et recourt à des organismes externes pour le traitement des dépendances et d'autres services, explique Mme Anderson.

Mme Anderson prenait la parole dans le cadre d'un panel organisé par l'Association pour la sensibilisation à l'exploitation sexuelle des enfants au Manitoba, fondée suite au meurtre de Fonessa Bruyere en 2007.

Le panel se composait en outre de l'inspecteur Bill Fogg de la Police de Winnipeg et de Roz Prober, présidente d'Au-delà des frontières. Ils ont abordé une foule de sujets dont la prévention, l'intervention, les sanctions aux pédoprédateurs et les moyens à prendre pour transformer l'opinion publique et enraciner le principe de tolérance zéro dans la société.

Il faut cesser d'utiliser des mots comme « pute » ou « prostituée » parce qu'ils banalisent le comportement des prédateurs et ne présentent pas les jeunes comme des victimes, a ajouté Mme Anderson.

chris.kitching@sunmedia.ca
© 2009, The Winnipeg Sun.